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LES SEMEURS DE GLACE

— Nous ferons le noir.

— Parfait ! Alors vous vous tiendrez ici, et vous attendrez que nous vous appelions.

— Nous serons dans l’attente.

— Au revoir, mesdames. Ayez courage, tout se passera à votre satisfaction.

Sur ce, Jean ramena Stella en arrière, rentra dans leur appartement, referma soigneusement la porte condamnée, replaça l’armoire à glace.

Puis ayant rangé les costumes de planteurs dans un coffre :

— À nous de dîner également.

Une demi-heure s’était à peine écoulée que l’ingénieur et ses compagnes se mettaient à table.

Le repas fut promptement expédié. Après quoi, tous trois demeurèrent silencieux, attendant le moment d’agir.

Neuf heures sonnèrent. L’ingénieur se leva aussitôt.

— À l’œuvre, mademoiselle Stella, vous aiderez nos protégées à revêtir leurs costumes.

— Certes ! Vous pensez qu’ainsi déguisées, elles pourront passer ?

— Évidemment. D’abord on ignore la communication des deux appartements. Leur porte restant fermée, les surveillants n’ont aucune défiance.

— C’est vrai.

— Nos fugitives sortent par la porte la plus éloignée de leur… prison. Du reste, je réglerai la mise en scène.

Dans l’obscurité la plus complète, Elena et Mable se tenaient. Au premier appel, elles accoururent.

Stella les conduisit à sa chambre et en une demi-heure, non sans pousser maint soupir pudique, non sans murmurer des shocking désolés, les filles d’Albion furent transformées en caballeros américains de fort bonne apparence.

Jean, appelé, les félicita sur leur excellente mine.