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VII

L’HÔTEL PEDRO II E REPUBLICA


— Le pilote, le pilote !

On était en vue de Sao-Luis, la coquette ville brésilienne, aux maisons étagées sur les coteaux verdoyants qui entourent le port.

Et le petit vapeur du pilote, chargé de diriger le paquebot dans les passes assez difficiles avoisinant la terre, venait d’accoster le steamer.

Suivant l’usage, l’homme, qui allait prendre le commandement pendant quelques heures, avait distribué une liasse de journaux aux passagers rassemblés sur le pont, puis il avait conféré un moment avec le capitaine Armadas, lequel avait clos l’entretien par ces paroles énigmatiques :

— Cela m’est égal, il faut que je fasse escale à Sao-Luis.

Le pilote s’était incliné, et le steamer avait repris sa marche, suivi par le vapeur du marin.

Très aimable, le señor Armadas adressa la parole à mistress Elena qui, appuyée au bras de Mable, considérait la terre lointaine avec un visage joyeux.

Évidemment, la gentille Anglaise se flattait que la finiraient ses tourments.

Elle sursauta au son de la voix de l’officier.

— Pardon, vous dites, gentleman ?

— Je vous offrais, señora, de retenir dès maintenant votre appartement à l’hôtel Pedro II.

— Dès maintenant ?

— Oui.