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Était-ce là ce 400e que son âme attendait, au devant de qui elle courait autour du globe, entraînant, dans sa course inquiète, son corps et sa valise ?

Un sifflement léger monta jusqu’à elle.

Le visiteur nocturne s’étonnait du silence. Il cherchait prudemment à attirer son attention.

— Toussez doucement, murmura Oraï.

Elle obéit.

Une petite toux gazouillante, donnant l’illusion d’une bronchite de fauvette, passa dans l’air.

— Vous êtes là, mademoiselle, merci.

Ces mots susurrés s’élevèrent du sol vers la fenêtre et firent frissonner Eléna.

— Vous êtes là, reprit la voix d’Albin, répondant à l’appel d’un inconnu. Donc, mes suppositions étaient justes. Vous êtes captive.

— Oui, lança étourdiment l’Anglaise.

— Oui !

Mais le faux douanier serra le bras de sa victime et rudement :

— Non. Répondez : non… ou bien…

— Non, gémit l’infortunée.

— Oui, non, poursuivit d’en bas Gravelotte — et faisant allusion aux réponses embarrassées de Rigjoon lors de sa descente de voiture. — C’est donc la coutume, à Java, d’affirmer et de nier en même temps !

— Non, souffla le sacrificateur.

— Non, répéta mistress Doodee, qui ajouta en a parte : Je ne sais pas si ce gentleman comprend ma conversation, mais moi-même, en vérité, je n’y comprends goutte.

Cependant Oraï chuchota des phrases à son oreille, et elle les redit après lui.

— Non, je suis la troisième fiancée de l’oncle François.

— La troisième, vous, vous ?

Eléna ne répondit pas de suite. Elle s’était retournée vers le sacrificateur et d’une voix assourdie :

— Qu’est-ce que cette fiancée-là ?

— Prenez garde au poignard.

— Oh ! toujours ce canif meurtrier.