Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Cabine 16. M. Davisse. Supplément vingt-cinq pour cent pour occupation durant l’escale à New-York. Ticket et supplément payés… »

Davisse ! le nom du compagnon de Larmette ! Ce fut un trait de lumière.

Voilà donc pourquoi les voleurs avaient soumis les corindons à l’action du radium ! Les pierres précieuses ne devaient pas bouger de leur cachette.

Davisse allait retourner en France avec le précieux colis, qu’il semblerait rapporter d’Amérique. Ainsi le pseudo-cambriolage, le voyage et le reste, tout cela ne coûterait rien aux habiles escrocs.

Bien plus, de l’ensemble des opérations ressortirait un bénéfice appréciable. Les cent cinquante corindons communs, devenus pierres de prix, de par la magie du radium, seraient vendus comme gemmes authentiques.

Toutefois, le jeune homme cacha ses impressions. Il salua l’employé, sortit. Mais ce fut pour courir au bureau du télégraphe le plus proche.

Là, il expédia la dépêche suivante :

« Davisse, cabine 16, Touraine. L’attendre arrivée au Havre. Corindons sur lui ou sous plancher cabine. Sitôt opération faite, télégraphier mandat San-Francisco, bureau restant, initiales D. F. 303. Merci, respect. »

L’adresse ne semblait pas d’ordre policier. Elle portait :

A.-N. Dumas, armateur,
144, rue Eyriès, Le Havre.

Cet écrit expédié, Dick repartit. Il se frottait les mains, monologuant, tout en arpentant le terrain :

— Davisse pris, Larmette est découvert. Davisse, du reste, parlera ; je m’en rapporte à Dumas… Allons, quinze jours de patience, et miss Fleuriane sera hors de danger.

Quand quatre heures sonnèrent, il avait assuré le transfert de Jean Brot au Central-Hôtel et avait, au nom de Mlle  Defrance, engagé comme wattman, le nommé Natson, qu’il était allé chercher dans l’une des rues de New-Jersey.