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CHAPITRE III

L’Imprévu


— New-York !

— Attention, Jean ! Ne bouge pas de la cabine, jusqu’à ce que je revienne te chercher. Tu ne peux marcher, donc…

— Entendu, patron.

Ces paroles furent susurrées à l’instant où le paquebot venait ranger les quais du débarcadère.

Dick Fann remonta sur le pont. Les passagers s’y pressaient, affairés, bruyants, avides de poser le pied sur la terre ferme. En face d’eux, se bousculant sur le quai, douaniers, commissionnaires, cochers, aboyeurs d’hôtel, gesticulaient, hurlaient, s’efforçaient d’attirer l’attention des clients.

Et en arrière, les hautes maisons de commerce à dix-huit, vingt étages, les égratigneuses de ciel (skyscrapers) comme les dénomment les Américains, dressaient leurs masses lourdes et disgracieuses, disant la préoccupation, exclusive des affaires, d’où tout idéal est exclu.

L’idéal, à New-York, finit à l’îlot Bedloë, support granitique de la colossale statue-phare de la Liberté, œuvre de Bartholdi, don de la Gaule au rêve d’azur à sa sœur transatlantique, laquelle s’intitule avec un triste orgueil Golden people (Peuple de l’or).

Adroitement, Dick se glissa parmi les groupes et