Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cette fois, Dick Fann répliqua :

— Oui. Et maintenant je sais pourquoi j’ai trouvé un pétale de tulipe dans cette cabine.

Puis, sans paraître remarquer l’air hébété avec lequel son interlocuteur accueillait ces paroles inintelligibles pour son intellect, Dick continua :

— Très fort ! La cachette rêvée !… Moi-même je n’eusse point cherché là… Et au pis aller eut-on découvert le pot aux roses que Larmette demeurait à l’abri du soupçon. Très fort !…

Toujours à genoux, le jeune homme avait redressé son buste.

— Ah ! petit Jean, fit-il d’un ton de bonne humeur, ne te plains plus de ton accident ; tu as subi la plus heureuse brûlure qui te pût advenir.

Et, tendant vers son compagnon, la main qui tout à l’heure cachait la tache jaunâtre du tapis cachou :

— Regarde.

— Votre main ? bégaya l’enfant de plus en plus interloqué.

— Oui, ma main ; au-dessous de l’index, ne vois-tu rien ?

Jean considéra avec attention le point désigné.

— Vous… vous êtes brûlé aussi…, moins fort que moi, par exemple.

En effet, au bas de l’index du détective une marque rose, circulaire, du diamètre d’un pois, se dessinait nettement.

— Justement, je suis brûlé.

— Par quoi ?

— Par le tapis, comme toi.

— Par le tapis ?

— Ou plutôt par ce qui est dessous.

Du coup, Jean se prit à rire, en se frottant les mains :

— Ça a l’apparence d’une charade.

— Tu dis plus vrai que tu ne penses, mon enfant. Une recherche policière est toujours un rébus qu’il importe de déchiffrer.

Tout en parlant Dick Fann se relevait. Il allait à sa valide, l’ouvrait, en extrayait une pince, un petit marteau, puis, s’accroupissant de nouveau, il commençait à déclouer le tapis cachou.

— Je vais soulever le tapis.

— Pour ?