gramme à mon nom, signé du tien, m’enjoignant de m’arrêter pour t’attendre, et de continuer le voyage, si tu n’es pas arrivé dans le délai fixé. Pouvais-je supposer que j’étais reconnu ? Maintenant encore, je crois ce que tu m’affirmes, mais, parole, je ne comprends pas.
— Qu’importe ! Dick Fann, ce maudit Dick Fann, connaît notre retraite, sois-en-sûr. D’un jour à l’autre, il nous fera, pincer, à moins… à moins que nous le supprimions.
— Certainement ! certainement ! Il ne nous manque qu’un petit renseignement : où est-il ?
La réponse ne vint pas tout de suite.
Muller avait mis le doigt sur le défaut de la cuirasse.
— Oh ! il faut en finir ! rugit rudement le joaillier de la rue de la Paix.
Puis, baissant la voix :
— Dans la chambre du premier étage, tu as tout disposé selon mes ordres ?
— Tout.
— Les volets, la porte ?
— Doublés d’un matelassage épais recouvert de plaques de tôle.
— Donc, inébranlables même sous la poussée d’un homme exceptionnellement vigoureux.
— Oh ! ça, cher ami, je puis en répondre de la façon la plus absolue.
— Il faut qu’il arrive là… Il le faut, tu entends ?
Le compagnon de Larmette eut un geste d’impuissance.
— Ah ! si tu as un moyen…
— Je ne l’ai pas, mais nous devons le trouver… Nous le trouverons… Une fois dons notre prison, il n’en sortira plus que mort, c’est-à-dire hors d’état de nuire. Defrance et sa fille en Sibérie, lui éteint à jamais, nous n’aurons plus rien à craindre.
— Et, foi de Muller, j’en serai ravi. Car, entre nous, l’existence est plutôt grise quand on passe son temps à se demander de quel côté viendra le coup d’assommoir.
À ce moment, un mugissement de sirène passa dans l’air.
— Midi, fit Muller, les ouvriers de l’usine vont sortir. Ils déjeunent, n’est-ce pas ? En attendant mieux, nous pourrions bien en faire autant.
Les portes d’une usine de films cinématographiques venaient de s’ouvrir.