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et il alla se poster en face du bureau du télégraphe, lequel n’était point encore ouvert au public.

Un quart d’heure s’écoula. Une sonnerie de cloche annonça le départ du train pour Varsovie. Quelques minutes plus tard, la porte du télégraphe s’ouvrait.

Pénétrer dans le bureau, prendre place à la table destinée à la rédaction des communications, fut pour Dick Fann l’affaire d’un moment. Puis, sa dépêche rédigée, il la passa à l’employé somnolent derrière son guichet.

L’agent lut à haute voix, le secret de la télégraphie paraissant ignoré des télégraphistes russes :

« Moscou, 8 heures du matin.

« M. Muller, à son arrivée en gare Varsovie, train I Moscou.

« Séjourner deux jours à Varsovie. Rejoindrai probablement. En tout cas, repartir après quarante-huit heures écoulées, par train 7 h. 55 du matin ».

« Larmette ».

Puis, le coût de cette missive soldé, le détective quitta la gare en se frottant les mains.

— Comme ceci, je puis dépenser une journée à Moscou. En partant demain, je retrouverai mon Muller à Varsovie et cette fois je ne le quitterai plus.

Sur cette réflexion, il héla une voiture matinale qui passait, et, se laissant aller voluptueusement sur la banquette, il lança cette adresse :

— Institut des Nobles Barines.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Depuis un quart d’heure, la pétulante Nège Aïarouseff, fille du vice-gouverneur de Moscou, parcourait impatiemment, comme une lionne blonde en cage, la chambre de la directrice Argata Gratamoff.

Exact militairement, Jean Brot s’était présenté dès huit heures à l’institut des Nobles Barines. Bien que dame Argata, non remise encore des cuisantes radiations qui s’étaient exercées à l’endroit de sa personne, eût défendu sa porte, le gamin avait persisté à tel point que, le désarroi du personnel aidant, il était arrivé jusqu’à l’institutrice.

Celle-ci, renseignée sur les événements de la nuit, apprenant l’arrestation des « bandits » auteurs involontaires du « scandale incendiaire » dont le pensionnât portait les marques, s’était empressée de se