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M. Defrance poussa un cri. Il se baissa vivement, et, tendant à son interlocutrice un objet qui brillait sous la clarté lunaire :

— Considère ceci, Fleuriane.

— Ce n’est qu’un fragment de tube de verre brisé.

— Oui, mais ce fragment explique les points rouges, les picotements ; il démontre que M. Dick Fann ne s’était point trompé en ce qui concerne le voleur du radium mondial.

Elle se tenait toute droite, les lèvres entr’ouvertes, toute sa gracieuse personne exprimant la surprise.

Doucement, son interlocuteur murmura avec un sourire :

— Ceci est un tube à radium. Ses dimensions sont caractéristiques.

La jeune fille eut une exclamation de désespoir :

— Mais alors, nous l’avons aidé à mettre en sûreté les preuves de son crime !

— De notre crime, veux-tu dire ! rectifia M. Defrance.

Et, elle, lui jetant un coup d’œil stupéfait, il reprit :

— De par le papier que j’ai signé pour t’arracher au knout, ne suis-je pas le voleur ?

Soudain, tous deux demeurèrent pétrifiés sans songer à se séparer.

Un nouveau personnage venait de bondir dans la clairière, un revolver à la main, et braquant son arme sur eux, clamait :

— Rendez-vous, ou je vous brûle !

Fleuriane eut un cri éperdu :

— Monsieur Dick Fann !

Celui qui la menaçait de son revolver chancela, recula d’un, pas, bégayant d’une voix étranglée, stupéfaite, déchirante :

— Mademoiselle Fleuriane ! Monsieur Defrance ! Vous ! Vous !

C’était le détective-amateur se retrouvant si inopinément en face de ses amis dont il avait été séparé depuis le détroit de Behring.

— Mais on va vous arrêter ! On doit emprisonner quiconque sera trouvé dans la clairière de saint Nicolas Slavarède.

Dick lui prit le bras, le serra avec force.

— vous ne comprenez pas ? Arrêtés, Jetés en prison ? Vous ! Elle ! Je vous suivais de loin. À vous voir soumis aux ordres de Larmette, je conclus qu’il vous avait conquis moralement.

— Conquis ? Dites réduits en esclavage ! gémit