Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/385

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

met de la case pour le passage des vapeurs provenant du foyer.

Cela dura quelques minutes, puis la fumée cessa. Dick reparut, revenant à la case du chef.

Là, sur un billot de bois, il posa la sonnette qu’il recouvrit de ce tissu de lin mis par la maîtresse du logis à sa disposition. Ceci fait, il attendit. Jean s’était posté à une extrémité de la cordelette tendue en travers de la salle.

L’attente fut brève. Un bruit de pas, de conversations venant du dehors, s’engouffra dans la pièce, et en même temps, le vieux Ghis y pénétra.

— Tous mes serviteurs sont là. Qu’ordonnes-tu ?

— Nous commencerons par les gardiens de tes chevaux, dont l’absence des parcs doit être réduite au minimum. Quel est leur nombre ?

— Dix.

— Eh bien, appelle-les en leur expliquant pourquoi ils passent les premiers. Tu leur ordonneras ensuite de m’obéir comme à toi-même.

D’un ton suppliant, le vieillard demanda :

— Et je saurai où est Selm-Arge ?

Avec une audace stupéfiante, Dick Fann répliqua :

— Tu le sauras, si tu obéis.

Il n’en fallut pas plus. Le Mongol se précipita au dehors. On l’entendit haranguer la foule, puis sa haute silhouette se montra de nouveau sur le seuil.

— Mes « hommes de cheval » me suivent, et ils obéiront au sorcier, mon hôte vénéré.

Le vieillard n’avait pu taire davantage l’idée ancrée dans son esprit par le mystère dont le jeune homme s’était entouré pendant ses préparatifs.

L’affirmation, du reste, devait être escomptée par Dick, car il accueillit l’annonce du chef par un sourire et prononça :

— Le sorcier remercie le Khan. Que les hommes de cheval entrent et se conforment à mes instructions.

Dix hommes robustes entrèrent, l’œil inquiet, les faces plates et larges exprimant la crainte du pouvoir magique du sorcier.

Jean Brot avait détaché l’une des extrémités de la corde tendue, ouvrant ainsi un passage par où il fit se glisser chacun des serviteurs, lesquels furent rangés en ligne derrière la corde qui les séparait de la portion de l’enceinte occupée par le pseudo-magicien.

— Écoutez tous, commença Dick Fann dans le silence religieux qui s’était établi. Chacun, à l’appel de