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CHAPITRE II

LE STEPPE MONGOL


— Mais c’est horrible, ce froid ! Je ne puis faire un mouvement.

— Quel cauchemar, mon empereur !

C’est par ces paroles que les voyageurs montrèrent qu’ils sortaient du lourd sommeil où les avait plongés la fatigue.

— Mais il fait grand jour ?

— Ah çà ! où sommes-nous ?

Puis une clameur de surprise épouvantée :

— Mais nous sommes enterrés jusqu’au cou !

Enterrés, oui, la tête seule émergeant du sol recouvert d’une herbe courte et clairsemée. Autour d’eux, une immense plaine, unie, sans un relief, se continuant sans fin, sans que l’œil pût accrocher son regard à une aspérité, à une butte. Et comme ils regardaient, un vent de folie soufflant sur leur cerveau, en présence de cette vision incompréhensible, Jean clama :

— Mais l’aéroplane du lieutenant est là ! Ohé ! de l’aéroplane, ohé !

En effet, à vingt mètres d’eux, posé sur le sol ainsi qu’un oiseau géant, l’appareil volant, légèrement incliné sur le flanc, présentait aux regards des voyageurs ses multiples plans de sustentation, rectangles de toile blanche tranchant sur la teinte verte de la plaine…

Comme le gamin répétait ses appels, plusieurs hommes, dissimulés jusque-là derrière la machine, parurent.