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Le gamin se confirmait in petto que décidément le patron était un brave homme.

Dick, du reste, reprenait :

— Vous aurez des forces policières suffisantes, disséminées dans Penskaya et l’avenue Sakhalinsk.

— Cela est facile.

— Et aussi dans les rues parallèles afin qu’à mon signal toute maison suspecte puisse être cernée et attaquée de divers côtés à la fois.

Le Russe approuva les mesures d’un geste satisfait.

— Et votre signal ?

— Indiquer le numéro de la maison à attaquer. Supposez que ce soit le trente-trois. Ce nombre s’écrit par deux trois, trois et trois.

— Naturellement !

— Alors, trois coups de sifflets rapprochés, une pause, et de nouveau, trois sifflements.

— Bien… Je donnerai les ordres en conséquence à mes chefs de détachement.

— Alors il ne vous reste plus qu’à nous mettre en liberté.

Comme Dick prononçait ces dernières paroles, le sous-officier, envoyé pour contrôler les allégations des voyageurs, parut sur le seuil :

— Eh bien ? interrogea Milkanowitch.

— Tout est exact, Excellence, répondit le militaire en saluant.

Le fonctionnaire appela aussitôt sur ses traits le plus aimable sourire.

— En ce cas, messieurs, je m’en voudrais de vous retenir plus longtemps.

Et serrant énergiquement la main du détective, il ajouta à voix basse :

— Je vous confie ma vie, monsieur Dick Fann ; j’ai une femme et quatre enfants.

D’un clignement des paupières, le jeune homme indiqua qu’il avait compris et, suivi de Jean Brot, pensif, il sortit. Un quart d’heure plus tard, tous deux rentraient à la Restauration Michel.

L’hôtelier, déjà mis au courant de l’aventure par la visite du sous-officier de gendarmerie, s’excusa d’avoir remis de la fausse monnaie aux Excellences, il voua aux puissances infernales les coquins qui répandaient dans le public du métal pareil, et faisaient ainsi que la liberté des honnêtes gens se trouvait à la merci du premier venu. Mais son éloquence fut perdue.