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— Hein ! clamèrent les intéressés.

Le général directeur leva la main pour leur recommander le silence.

— Attendez, je n’ai pas fini.

Et sa voix s’abaissant par degrés :

« Si vous les relâchez, ce soir, une bombe punira votre désobéissance. »

— C’est tout, gémit-il. Et ce soir, je suis commandé de service au théâtre. Nous avons un grand-duc, ma fonction m’astreint à être là en personne. Je ne puis me dispenser de sortir… Et une bombe, vous comprenez, une bombe.

Puis, persuasif :

— Alors, je serai obligé de vous emprisonner.

— Par exemple, s’exclama Jean Brot incapable de garder le silence plus longtemps. Parce que Monsieur a la frousse, nous devrons passer la nuit en prison.

— Nous nous adresserons à notre ambassadeur, interrompit Dick, et je doute que cet abus d’autorité, provoqué par une crainte personnelle, vous vaille l’approbation de l’administration supérieure.

— Oh ! avoua naïvement le policier, je puis faire durer l’enquête… Et alors personne n’a rien à réclamer.

Jean allait protester encore contre cette façon hypocrite de les priver de leur liberté. Dick Fann ne lui en laissa pas le temps.

— M. Milkanowitch nous fera remettre en liberté tout à l’heure.

— Moi ! balbutia le directeur… Vous ne comprenez pas…

— Que vous croyez de votre intérêt de nous retenir ? Si, si, j’ai fort bien compris. Mais je persiste dans mon dire, car je vais vous démontrer que votre intérêt réel est tout à fait opposé…

— Ah ! par exemple, si vous y parvenez…

— Vous m’obéirez pendant quelques heures ; c’est tout ce que j’exigerai de vous.

Le compagnon du détective l’écoutait avec étonnement. Mais sa surprise n’était rien auprès de la stupéfaction qui ouvrait la bouche du policier en O, qui recourbait ses sourcils en arcs, qui effarait son regard.

— Enfin, réussit-il à dire, allez toujours. Vous avez la réputation d’un homme capable d’accomplir l’im-