Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment… Comment ? Quand ? Mystère ! Personne n’a rien vu, rien entendu. J’ai interrogé concierge, locataires, domestiques, boutiquiers voisins… Rien, rien, et cependant les cambrioleurs existent, à preuve qu’ils ont percé le plancher, qu’ils sont descendus par l’ouverture dans les galeries Larmette, et qu’ils…

Ginat tendit les poings devant lui en un mouvement rageur.

— Ici, cela se complique encore. Ils ont fait un choix parmi les bijoux.

Un nouvel éclair joyeux flamba dans les yeux de Dick Fann. Son interlocuteur ne le vit pas. Lui, d’ailleurs, prononça avec une indifférence affectée.

— Naturellement, ils ont pris les pierres de plus grande valeur.

— Cette fois, vous êtes en défaut, cher monsieur Fann, s’écria l’agent avec une satisfaction évidente. Ils ont enlevé des pierres de second ordre : rubis, topazes, saphirs, etc., et ont scrupuleusement respecté les diamants. Que dites-vous de cela ?

D’un geste inconscient, le détective se frottait les mains.

— Vous êtes content ? interrogea M. Ginat, qui surprit ce mouvement.

Mais sans doute son hôte n’avait point souci de lui expliquer sa pensée, car son visage se rembrunit et, d’un ton hésitant, il grommela :

— Très étrange, en effet… Je souhaiterais examiner le terrain.

— Rien de plus facile. Je vous conduirai et vous présenterai à ces messieurs.

Comme si une idée soudaine naissait en son cerveau, Dick Fann secoua la tête.

— Non, au fait, je me suis réfugié à Paris parce que très las… ; je ne veux pas compromettre mon rétablissement en me lançant sur une affaire que je sens captivante.

— Trop mystérieuse, n’est-ce pas ? souffla Ginat, dont la face s’épanouit.

De fait, l’agent, encore qu’il y perdit un allié dont l’habileté émerveillait les policiers de l’Europe, ressentait une joie vaniteuse à l’idée que celui-ci craignait de s’engager dans une enquête à laquelle lui-même ne concevait rien. Le sentiment est humain. L’agent n’était qu’un homme. Aussi tressaillit-il quand Fann reprit :