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CHAPITRE III

un jour tragique


Il était environ huit heures du matin, quand Fleuriane quitta sa chambre de Jippy-Pavilion. La jeune fille, pour la première fois depuis de longs jours, avait admirablement dormi. Elle se sentait rassérénée, l’esprit léger, enclin à l’optimisme.

Le lendemain, 29 mars, elle s’embarquerait sur le White-Bird et, durant une huitaine au moins, elle jouirait d’une tranquillité relative. La traversée serait un entr’acte dans la lutte engagée contre le crime.

Le crime !

En dépit des dangers passés ou à venir, elle souriait en prononçant ce mot macabre.

C’est qu’il éveillait en son cœur un délicieux émoi.

Avec une stupeur joyeuse, elle avait assisté au développement de la pensée de Dick Fann. Elle avait admiré son sang-froid, son courage. Une fierté était née en elle du dévouement qu’il lui avait marqué.

Et, lors de sa dernière intervention, quand il l’avait délivrée des loups et de Natson, tout en sauvant le jeune Jean, une grande lumière s’était faite en son âme.

Au moment de la séparation, des larmes brû-