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Et notre voiture faisait du quatre-vingts sur routes françaises ! Ça vous donne une idée des routes américaines !

Mais à l’auberge qui se décore du titre de Big-Springs-Hôtel, une surprise nous attend. Une surprise de premier calibre, j’ose le dire.

C’est une dépêche, signée Dick Fann. Elle vient du Havre, en France.

Elle est adressée à Mlle Fleuriane et à M. Larmette.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Je ne cherche pas. Le patron est peut-être en France, mais son œil est en Amérique. Il l’a promis, j’ai confiance.

Et je tends l’oreille.

Larmette, qui est arrivé avant nous et a fait préparer le logement, s’improvisent ainsi fourrier de la caravane, fait assaut de politesses avec Mlle Fleuriane. La dépêche adressée à eux deux, il ne la lira point.

— C’est à elle qu’il appartient d’en prendre connaissance la première.

Donc, elle décachette le télégramme et, à haute voix, elle déchiffre :

« Voleur corindons maison Larmette découvert. Corindons retrouvés. Davisse est son nom. Arrêté au Havre à l’arrivée de la Touraine. S’est empoisonné pour ne pas désigner complices. Enquête. Davisse s’était fait recevoir employé chez Larmette, avait capté sa confiance. Confiance mal placée. Salutations.

« Dick Fann. »

Il se fit un terrible silence. Le joaillier était devenu livide. Ses yeux brillaient comme des charbons ardents.

Il se mordait les lèvres jusqu’au sang, sans doute pour ne pas hurler des injures à l’adresse du « patron ». Moi, j’avais fourré mes mains dans mes poches jusqu’aux coudes. Sans cela, je crois que je n’aurais pas résisté à l’envie de me frotter énergiquement les paumes.

Au bout d’une minute, le joaillier retrouva la voix… oh ! une voix cocasse qui tremblait encore de colère… pour dire :

— Il est regrettable que l’adroit détective ne fasse