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CHAPITRE II

de Colombus à San-Francisco

(Toujours le journal de Jean)


Nous avons quitté Colombus au matin, avec l’escorte inévitable de la cent chevaux de Larmette. Trente kilomètres à peine ont été parcourus dans la journée. Mais vers le soir, le froid se précise, solidifiant les chemins.

Ainsi nous arrivons dans un village… Lillypedi, à ce que l’on nous dit.

D’hôtel, point. Une auberge spacieuse, mais pas confortable du tout. À l’ordinaire, les voyageurs n’y séjournent pas. C’est une simple halte au milieu d’une étape.

Mais nous n’avons pas le choix. Nous sommes éreintés, transis. Natson se plaint de ne plus pouvoir mettre un pied devant l’autre. On dîne rapidement et chacun gagne son lit.

Ma chambre est au rez-de-chaussée, sur la cour.

Il n’y a pas de volets. J’ai bougonné en le constatant. Dame, il fait un froid de loup, et puis, comme les rideaux manquent également, je suis aussi peu chez moi que si je me déshabillais sur la place des Invalides.

Je dormais. Un rayon de lumière se promenant sur ma figure m’a réveillé. Heureusement je n’ai pas