Il l’arrêta flegmatiquement.
— Ne remerciez plus… Cette affaire des corindons est très intéressante.
Il s’était levé, indiquant ainsi à la jeune fille que l’audience avait pris fin. Elle obéit à cette injonction muette et se dirigea vers la porte, précédée par Dick.
Mais au moment où ils allaient l’atteindre, le battant s’ouvrit brusquement ; un homme trapu, haut en couleur, tirant après lui le petit Jean Brot, désespérément cramponné aux basques de sa jaquette, fit irruption dans la pièce en criant :
— Vous demande pardon, cher monsieur Dick Fann… ; on me dit que vous n’êtes pas là, mais l’affaire est trop sérieuse pour que vous soyez absent
À ce moment, le nouveau venu aperçut Fleuriane. Il s’arrêta net, devint écarlate, et bredouilla :
— Ah bon ! Je ne savais pas…
Dick ne lui permit pas de continuer :
— Enchanté de vous voir, M. Ginat, vous êtes une des lumières de la police française ; j’ai eu plaisir à vous recevoir à Londres et suis heureux de renouer connaissance.
Puis, s’adressant à Fleuriane :
— Ne vous éloignez pas, mademoiselle… ; je croyais notre entretien terminé. Il se pourrait qu’il en fût autrement.
— Pourquoi ? fit-elle avec étonnement.
Il haussa les épaules.
— Quand on est à l’affût, il faut prévoir que le gibier va passer.
Et, coupant court à toute interrogation nouvelle, il conduisit doucement, mais irrésistiblement la jeune fille à la porte, qu’il referma sur elle.