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Peut-être espérait-elle ainsi se donner le teint de lis et de roses dont la nature ne l’avait point gratifiée.

Quittant New-York, elle s’était confinée à Stone-Hill (deux heures trente-cinq de railway), amenant avec elle un groupe de serviteurs choisis parmi ses nombreux domestiques.

Mérédith, première fille de chambre, et ses subordonnées, Linna et Lucy ; le cuisinier Tobburst, accompagné de ses aides : Pitt, Luste, Fruig, et de quelques marmitons sans importance. Pas de cocher, pas de wattman, pas de chevaux, de voitures, d’automobiles.

Mrs. Tolham voulait le repos absolu et, en personne qui a de la tête, elle avait éliminé tout ce qui eût pu l’inciter à des sports fatigants.

À Stone-Hill, un règlement de repos avait été affiché, contenant entre autres articles :


xxxx« Tout le personnel doit avoir réintégré les chambres à dormir, à neuf heures du soir au plus tard.
xxxx« Le lever n’aura pas lieu avant huit heures trois quarts du matin.
xxxx« Les domestiques seront chaussés de pantoufles feutrées, afin de ne produire aucun bruit.
xxxx« Toute infraction au présent règlement entraînera l’exclusion immédiate. »

Or, comme la maison d’une milliardaire abonde en bénéfices plus ou moins licites, que les domestiques adorent ces bénéfices que, par un euphémisme triomphant, ils qualifient de dévouement à leurs maîtres, les quatre préposés aux cuisines, les trois filles du service particulier de la veuve, se conformaient scrupuleusement aux prescriptions sus-résumées, tout en maugréant, mais à voix basse, contre la folie de repos de la châtelaine de Stone-Hill.

Ce jour-là, la terreur se joignit à l’ennui.

Les journaux, parus le matin à New-York, parvinrent à New-Haven vers neuf heures. Trente minutes plus tard, le bicycliste facteur les remettait es-mains de Mérédith, première femme de chambre, laquelle s’empressait de les porter à Mrs. veuve Tolham.

Celle-ci, enveloppée dans un grand peignoir japonais, goût américain, buvait à petits coups un cho-