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même façon que le premier. En outre, ici encore, une mince soie blanche existait entre l’étoffe et la doublure. Toutes les assistantes suivaient curieusement ses mouvements.

Les jolis visages anxieux, les sourcils contractés disaient que ces gracieuses mondaines s’efforçaient vainement de deviner quelle lumière le détective pourrait tirer de l’étoffe souple qui bruissait doucement sous ses doigts.

Aussi, quand il abandonna la sortie de bal, la même interrogation jaillit de toutes les lèvres :

— Eh bien ?

Il ne s’en émut pas.

— Un point est acquis, tout petit, il est vrai. C’est le même individu qui a opéré sur les deux vêtements… avec les mêmes ciseaux très affilés.

— Bon, firent les ladies déçues, cela est évident.

— Cela ne l’était pas, mesdames, cela l’est à présent. L’homme n’a donc point de complices… agissants.

Et coupant court à de nouvelles questions, Dick s’adressa à Mrs. Lodgers, qui n’avait point mêlé sa voix à celles de ses amies.

— Votre sortie de bal est intacte, n’est-ce pas ?

Elle répondit sans hésitation :

— Oui, je ne l’ai point portée. Depuis que mon amie Marily l’a fait envoyer chez moi… elle est demeurée enfermée dans un carton… Après l’aventure de Marily et de Doles, j’ai même mis ce vêtement sous clef, dans un cabinet voisin de ma chambre à coucher (bed room.)

Fann approuva d’un signe de tête, et lentement :

— Je souhaiterais voir cet ajustement.

— Je le supposais aussi, s’empressa d’affirmer Mrs. Lodgers. Je suis prête à tout pour aider l’action de la police, car je crois que la chose est plus sérieuse qu’elle n’en a l’air. Je pressens une chose grave… Désirez-vous que je vous accompagne de suite jusqu’à mon home ?… C’est à deux pas.

— Non, non, je vous remercie. J’ai en ce moment une course lointaine à faire… N’écourtez pas cette soirée amicale. Dites seulement à quelle heure vous comptez regagner votre maison ?

— Oh ! vers onze heures.

All right ! Alors je demanderai votre permission de me présenter à onze heures.