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— Bizarre. Je les surveillais ce matin. Ils se sont abordés comme s’ils ne s’étaient jamais vus.

Puis, d’un ton décidé :

— Tâcher de savoir quelle est la nature de leurs relations. Éviter de nous rencontrer durant le jour, sauf le matin de très bonne heure.

— Bien, mistress.

— Nous serons à Brindisi après-demain. Six heures d’escale. Ils descendront vraisemblablement à terre.

— Oui, en effet. Après deux jours de paquebot, on est heureux de fouler le sol ferme.

— Vous ne le foulerez pas, monsieur Pierre.

La fausse Véronique tressaillit, regarda autour d’elle avec inquiétude, puis, rassurée par l’absence de tout être humain à proximité, elle murmura :

— Si l’on m’ordonne cependant ?

— On ne vous ordonnera pas.

— Vous l’affirmez…

— Et je le prouve. La mer ne vous réussit pas. Vous allez jouer la malade. À Brindisi, vous resterez à bord afin de vous reposer. Et comme j’y resterai moi-même, nous profiterons de leur promenade à terre pour avoir le long et tranquille entretien, où nous conviendrons de notre conduite dans l’avenir. Maintenant, prudence… prudence ! La réussite de mes projets, que je vous confierai à Brindisi sera pour vous la délivrance de la terrible accusation qui pèse sur vous.