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Ses mains, croisées derrière son dos, s’agitaient imperceptiblement, communiquant un mouvement rythmé à ses bras, et un grincement léger trahissait la percée d’une spire d’acier s’enfonçant dans le bois.

À l’aide d’une vrille, l’agent trouait la cloison.

Cela demanda cinq minutes ; il retira sa vrille, la coula dans sa poche, et en tira un tube, analogue à ceux qui contiennent la pommade hongroise, ou la crème de rosée pour le blanchiment des teints en détresse.

Seulement, le tube se terminait par un petit tuyau effilé que Midoulet introduisit à tâtons dans le trou minuscule qu’il venait de forer.

— Cinq minutes encore, monologua-t-il, et le chloroforme vaporisé m’assurera toute tranquillité pour la perquisition.

Comme on le voit, sans s’en douter, l’agent français avait la même idée que la charmante Anglaise, mistress Honeymoon.

Par exemple, celle-ci occupant le compartiment limitrophe aurait des facilités plus grandes s’il lui convenait également de chloroformer les Japonais.

Quoi qu’il en soit Midoulet laissa passer le temps qu’il avait fixé, nuis avec des précautions inusitées, il ouvrit, se faufila dans le compartiment et referma derrière lui.

Maintenant, on pouvait parcourir le couloir. Rien ne décèlerait l’expédition en cours.

Et cependant Célestin ne pouvait réprimer une sourde exclamation.

— La vitre est ouverte.

En effet, la vitre abaissée laissait pénétrer à l’intérieur du compartiment l’air frais de la nuit. Un instant, l’agent demeura interloqué par cette constatation.

— Cependant l’odeur caractéristique du chloroforme se distingue nettement. Bon, les vapeurs auront suffi à transformer le sommeil naturel du général en anesthésie. Allons-y. Et s’il bouge, j’ai mon revolver.

Remis d’aplomb par cette pensée, il débarrassa la