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CHAPITRE IV

Emmie contre Midoulet


Le rapide Côte-d’Azur file dans la nuit noire, ainsi qu’un bolide parcourant un tunnel d’ombre. Un bolide emportant un peuple privé de sentiment.

Il est une heure du matin.

Tous les voyageurs dorment, les lampes électriques sont encapuchonnées. Les agents du train profitent du calme absolu du milieu de la nuit pour se reposer un peu. Leur sommeil durera trois heures, quatre peut-être, et de nouveau, ils devront circuler d’un bout à l’autre du train, afin d’être partout à la fois à la disposition de la clientèle exigeante.

Les compartiments sont clos, les couloirs déserts. Et dans le halètement de la machine, le tintinnabulement des chaînes d’attelage, le tac tac rythmé des roues sur les rails, personne ne veille, en dehors du mécanicien et du chauffeur, debout devant le foyer de la machine, pilotes de ce convoi dont ils ont assumé, la charge.

Personne ne veille ; cela n’est pas exact. Dans le wagon de première classe, sans couchettes, précédant