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CHAPITRE III

La Fortune se présente à Tibérade


— Comment, Emmie, s’écria Marcel Tibérade, il ne reste plus rien de notre dernier louis !

— Eh ! non, mon cousin. Nous l’avons cassé lundi, et nous sommes au jeudi à présent.

— Lundi, fit le jeune homme d’un ton rêveur. Lundi, où m’apparut cette belle aux cheveux d’or.

— Cheveux d’or, répéta Emmie qui n’avait perçu que ces derniers mots. On pourrait les porter au mont-de-piété.

— Qui te parle de cela ?

— Toi, cousin.

— Pas du tout.

Emmie regarda son interlocuteur, remarqua qu’il avait rougi légèrement, mais n’insista pas.

— Pardon, dit-elle, j’avais cru.

Ces répliques s’échangèrent entre le jeune homme, entrevu à la porte de la légation de Corée, et une fillette de quatorze ans environ, dont le visage présentait, avec celui de son interlocuteur, ce que l’on est convenu d’appeler un air de famille.