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mieux, encore que leur but lui échappât. En fin de compte, la fillette résuma la conversation en ces termes :

— Nous disons donc que la teinture sympathique, employée par le mikado pour écrire sur la doublure de satin noir est un composé de suc d’oignons et de calcaire ; ce composé ne pouvant être révélé que par l’action successive d’un acide et de la chaleur. Parfait ! Parfait !

Elle paraissait enchantée.

Marcel mijotait l’impression que sa chère « petite souris » avait bien une idée ; mais il chassa cette supposition inacceptable. Si elle voyait une solution, elle la lui ferait connaître, sans le laisser souffrir de son angoisse.

Et puis quelle apparence que la gamine pût découvrir un moyen, pour lui inexistant, de résoudre la question ardue dont son bonheur allait mourir ?

Elle ne semblait pas soupçonner ses réflexions, absorbée maintenant par la contemplation du vêtement, réduit à l’apparence modeste d’un caleçon de bain. Elle murmurait des paroles incompréhensibles :

— Un mètre, sur vingt-cinq centimètres… Oui, oui, cela suffirait amplement.

Soudain, elle se pencha en avant, parut prêter l’oreille.

— Tu n’entends rien, cousin ? fit-elle d’un ton inquiet, d’une voix légère comme un souffle.

Il écouta, ne perçut aucun bruit.

— Je n’entends plus, reprit la petite. On aurait juré que quelqu’un se glissait avec précaution le long de la porte.

Elle baissa la voix.

— Un espion, peut-être… Dis donc, il existe une courette derrière la cabane ?

— Oui.

— Je le vois bien. Tu devrais t’y tenir un instant. Toi caché, je m’assurerais qu’aucun espion ne m’empêchera de rentrer à l’hôtel.

Tout en parlant, elle le poussait presque dehors.

Et quand il eut disparu, qu’elle eut refermé sur lui la porte de la courette, elle bondit près de l’indigène.