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On aperçut les paillotes nombreuses, groupées autour des édifices hovas et français.

Enfin, le navire britannique stoppa sur rade.

Et aussitôt Midoulet, Lydia, Pierre, tels des diables sortant d’une boite, se dressèrent devant les voyageurs.

— Mesdemoiselles, messieurs, fit l’agent français avec un sourire moqueur, nous voici à Tamatave. Un canot va vous conduire à terre. Le capitaine de port donnera l’hospitalité à M. le général Uko et à sa chère fille.

— Hein ? clama Tibérade à cette déclaration inattendue ; auriez-vous la prétention de traiter nos compagnons en prisonniers, de nous séparer d’eux ?

L’agent secoua gaiement la tête.

— Mais non, mais non… Seulement j’ai horriblement abîmé un pantalon, dont le général était chargé. Je l’ai emporté de Bassorah, où vous l’aviez oublié, et je tiens à ne pas le perdre de vue, afin de fournir au destinataire toutes les explications utiles pour dégager la responsabilité de M. l’ambassadeur.

Marcel et le Japonais échangèrent un regard consterné.

— Mais ma cousine et moi-même ? prononça le jeune homme.

— Vous, vous logerez où il vous plaira.

— Il nous sera sans doute interdit de rendre visite à nos compagnons de voyage ?

— Pas le moins du monde. Vous êtes entièrement libres de vous réunir aussi souvent qu’il vous conviendra.

— Et vous, mistress Lydia, qu’est-ce que vous dites de cet arrangement ?

À la question faite par Emmie, la jolie Anglaise répliqua :

— À Madagascar, nous sommes en territoire français ; j’approuve donc complètement le plan de M. Midoulet.

Avec un regard très doux à Pierre, elle conclut :

— Au surplus, ceci sera ma dernière campagne. Je compte ensuite me retirer des Renseignements pour… le bonheur !

À cet Instant un officier se dirigeant vers le groupe, Célestin Midoulet expliqua courtoisement :