Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/408

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Puis, comme se ravisant, le petit homme jaune questionna :

— Peux-tu dire ton nom à ton frère ?

Et le général marquant une indécision, il ajouta vivement :

— Peut-être es-tu celui que j’attends ?

— Que tu attends, répéta Uko sans manifester cependant beaucoup de surprise.

Son interlocuteur s’inclina.

— Oui, certes. Une dépêche sans fil est arrivée à mon récepteur en provenance d’un navire stationné au fond du golfe Persique.

Les voyageurs tressaillirent. Le golfe Persique vers lequel ils allaient se diriger, quand Lydia Honeymoon les avait enlevés si adroitement à Bassorah !

L’inconnu remarqua le mouvement.

— Cela t’intéresse, frère ; alors, je continue. La dépêche disait : Le général Uko…

— C’est moi, prononça le père de Sika comme malgré lui.

— Alors, murmura l’homme en élevant avec respect ses deux poings fermés à hauteur de ses lèvres, je suis heureux que me soit dévolu, à moi, le soin de te sauver.

Et expliquant rapidement :

— La dépêche avait été lancée, de façon à toucher tous les agents disséminés autour du Pacifique et de l’océan Indien. De cette façon, quel que fût l’endroit où t’auraient conduit tes geôliers aériens, tu aurais trouvé appui et défense.

Tibérade, Emmie écoutaient, médusés. À travers les brèves paroles de l’interlocuteur du général, ils entrevoyaient l’immense réseau d’espionnage dont le Japon enveloppe les océans sur lesquels il convoite la suprématie. Ils concevaient que pas un port de l’immense cercle liquide, pas une côte n’étaient dépourvus d’yeux intelligents, ouverts sur tous les incidents susceptibles de tourner au profit du Japon.

Quelques mots encore allaient leur faire toucher du doigt l’admirable organisation de ce service de surveillance.

— Mais tu m’as parlé de sans fil, frère, reprit le général.