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C’était an tour de Midoulet d’être étonné ; mais il se frappa le front.

— C’est Mlle Sika qui vous a dit cela.

— En effet.

— Bien. Très bien. Va pour le pari. Et où ont-ils fourré le paquet ?

— Dans le coffre-fort de l’hôtel, car ils craignaient, paraît-il, qu’il ne leur fût dérobé.

À cette réponse, l’agent étouffa avec peine une exclamation de colère.

Le pantalon diplomatique était hors de sa portée.

À la rigueur, on peut cambrioler le coffre-fort d’un particulier. Mais celui du Mirific, incessamment gardé par des surveillants éprouvés, il n’y fallait pas songer.

Un hôtel de cette importance est tenu de porter au maximum les précautions contre les voleurs.

Fréquentée en effet par la plus riche clientèle, la maison est responsable de toutes les valeurs et bijoux qui lui sont confiés. Combien d’élégantes clientes déposent leurs parures dans le coffre-fort, quitte à les reprendre pour se rendre au théâtre, aux réceptions, et à les replacer ensuite dans cet asile inviolable.

Le coffre-fort contient généralement pour plusieurs millions de valeurs et de joyaux.

— Cela vous ennuie, murmura Pierre, qui, nonobstant son trouble, ne put s’empêcher de remarquer le mécontentement de son interlocuteur.

La question rappela l’agent à lui-même.

— Non, cela n’a aucune importance. Je vous reverrai quand je le jugerai convenable. Vous me tiendrez au courant de tout ce que feront ou se proposeront de faire vos maîtres.

— Oui, monsieur.

— Et, retenez bien ceci : Ils doivent ignorer notre entente, sans cela…

Pierre l’interrompit vivement :

— Ne menacez pas, c’est inutile. Je comprends bien la nécessité de vous contenter.

L’autre inclina la tête. Il fut sur le point d’interroger, la pseudo-soubrette, afin d’apprendre quelle