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qu’il arrive, je parviendrai jusqu’au destinataire mystérieux.

Sur le seuil de sa résidence, le comte Piffenberg attendait ses hôtes.

Il les reçut avec de grandes démonstrations, leur expliqua que, par ses kawas, il avait appris l’arrivée d’un illustre général de la grande nation japonaise, avec sa suite, et qu’il avait tenu à honneur, à plaisir, de lui exprimer les sentiments de sa patrie pour le trois fois admirable empire du Soleil-Levant.

Processionnellement, il les conduisit sur le terrain disposé pour le noble jeu de golf. Au centre, l’on avait ménagé un large espace plan, dont une part à l’occasion pouvait être utilisée comme cours de tennis.

Là, l’aéroplane se montrait appuyé sur ses roues porteuses.

Les voyageurs, désormais enchantés de la réception, ne cachèrent pas leur admiration.

Certes, l’appareil apparaissait d’un modèle inédit, et le nom, aérobus, sous lequel le comte le présentait, semblait parfaitement justifié.

Une véritable cabine, entièrement close, remplaçait l’ancienne et incommode banquette du pilote.

Celui-ci avait à sa disposition un confortable fauteuil de bambou, avec, bien à sa portée, les manettes et volant commandant la manœuvre. Mais où le constructeur s’était manifesté original, c’était dans la disposition des banquettes à voyageurs. Celles-ci, au nombre de cinq, chacune à deux places, s’alignaient en arrière du fauteuil du mécanicien, à la façon des bancs des autobus modernes.

De là, l’appellation « aérobus », surtout attribuée à l’appareil.

— Vous agréerait-il d’effectuer un vol ? demanda gracieusement le consul.

À cette proposition, Emmie sauta de joie, entraînant ses amis à accepter.

Et la courtoisie merveilleuse du comte Piffenberg alla jusqu’à remercier ses hôtes de consentir à prendre le plaisir qu’il leur offrait.

— Frantz, clama-t-il, les pilotes ! Pendant qu’on les cherche, je vais installer ces nobles voyageurs.

L’introducteur partit en courant. Quant au comte