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sur un pantalon gris, en ayant soin d’étaler le liquide avec une brosse… Après chaque flacon vidé, il lave le vêtement dans le baquet, puis il recommence en roulant des yeux furibonds, avec des grands gestes de menace.

Un éclat de rire salua le récit de l’indigène.

Les voyageurs comprenaient, Midoulet était en train de soumettre le vêtement a l’action des réactifs variés susceptibles de révéler toute encre sympathique.

Et leur joie était d’autant plus grande que l’agent, recommençant sans se lasser, il leur était péremptoirement démontré qu’il n’avait pas découvert la supercherie.

Le serviteur les regarda, éperdu, puis avec une nuance de reproche :

— Les sahibs d’Europe sont braves… Ils se rient du danger. N’empêche que leur ami lave le pantalon pour la onzième fois, et que tout le caravansérail est dans l’épouvante. !

Sur quoi, il sortit dignement, tandis que ses auditeurs, renversés sur leurs sièges, s’abandonnaient à une incoercible hilarité.