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vit sans hâte et ayant atteint enfin sa chambre, portant le numéro 106, il s’y enferma.

À l’abri des regards, son attitude changea tout à coup. Ses mouvements s’accélérèrent.

De sa poche, il tira une feuille, de papier teinté en jaune et portant ces lignes :

« Note de service.

« Le mikado, après une longue conférence avec les bonzes du monastère de Fusi-Yama, a expédié un messager en Europe. Les instructions de ce courrier ont pour destinataire le général comte Uko, lequel villégiature à Paris avec sa fille Sika, tous deux descendus au Mirific-Hôtel. Le mystère qui entoure la nature de ces instructions en démontre l’importance. Tout acte du gouvernement japonais doit inquiéter les États européens. Il faut donc à tout prix savoir de quoi il est question. Ne ménager ni temps, ni argent. Charger un agent de première valeur de l’affaire. »

Au-dessous, d’une autre écriture, on lisait :

« Ordre à l’agent 14, Célestin Midoulet, de s’occuper de ceci, toute affaire cessante. »

Le locataire du 106 eut un sourire narquois :

— Je m’en occupe. Je me suis installé ou Mirific, obtenant la chambre 106, voisine de l’appartement du général comte. Je sais que le flair de mes chefs ne les avait pas trompés ; l’entretien à la légation de Corée fut plutôt suggestif. Maintenant, il s’agit de cueillir le message baroque.

Tout en parlant, il s’approchait d’une porte se découpant dans la cloison, séparative de son logis et de celui des Japonais.

Des pattes de fer, maintenues par des vis, condamnaient cette ouverture.

Mais au-dessous de la serrure, un trou minuscule avait été foré ; Midoulet y appliqua l’œil.