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CHAPITRE VIII

Nouvelles idées d’une petite souris


La résonance de ce cri n’était pas encore éteinte, que la jeune fille fut secouée par une émotion nouvelle, inattendue. Le bruit sourd de la chute d’un corps lourd retentit auprès d’elle, sur les dalles formant le fond du puits.

Qu’était-ce ?

Machinalement, elle porta les yeux vers le bruit et resta là, ahurie, stupéfaite.

— Est-ce que je deviendrais folle ? murmura-t-elle.

L’incroyable se réalisait. Elle avait appelé Marcel, et Marcel, le revolver à la main, lui apparaissait, faisant face aux lions, la couvrant de son corps.

— Marcel ! Lui ! Lui ! fit-elle encore ! Vous ?

— N’ayez crainte, mademoiselle, vous êtes entourée de défenseurs.

Ses paroles la ramènent à la réalité. Non, elle ne rêve pas ; non, elle ne perd pas la raison. C’est bien la voix de Marcel qu’elle entend ; de Marcel qui, survenu avec le général et Emmie, a vu le danger de sa chère compagne de voyage. Alors, il n’a pas réfléchi, pas hésité. Il a sauté dans la fosse pour sauver la captive ou succomber avec elle.

Elle le considère, extasiée, oubliant les fauves.

Mais un organe familier, dès longtemps aimé, prononce là-haut, entrant dans l’ouïe de la blonde Japo-