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sept mètres, éclairé par une lumière crue qui tombait d’en haut.

Les Beloutches y poussèrent brusquement la blonde Japonaise, et avant que celle-ci fût revenue de la surprise provoquée par cette bourrade soudaine, ils avaient disparu, refermant la porte sur eux, abandonnant la pauvrette en cette étrange prison.

Effarée par l’inexplicable déplacement qui lui était imposé, Sika regardait autour d’elle, cherchant un indice qui la mit sur la voie. Tout son être se tendait dans un ardent désir de comprendre le pourquoi des actions de ses geôliers.

Qu’était cette prison nouvelle où on l’avait conduite ? Pourquoi une grille solide partageait-elle le fond du puits en deux parts égales, formant avec les murailles, deux courettes indépendantes.

Pourquoi, en haut de la cavité, là où la margelle, pour employer l’expression qui convient au rebord supérieur d’un puits, pourquoi là où la margelle se développait au ras du sol, une seconde grille encerclait-elle l’ouverture ?

— Où suis-je ? Que me veut-on ? murmura la jeune fille, désemparée par l’aspect même du lieu.

Ses yeux cherchant toujours une réponse à l’anxieuse question, elle constata que, dans la courette dont elle était séparée par les barreaux solides de la grille, il existait une porte basse, faisant pendant à celle qui tout à l’heure lui avait livré passage. On devait pouvoir pénétrer dans les deux compartiments de façon identique.

Et brusquement, un grelottement d’épouvante secoua la captive. Tout proche, un terrible rugissement venait de retentir à ses oreilles ainsi qu’un coup de tonnerre.

— Les lions ! bégaya-t-elle, la respiration coupée par l’effroi.

Pourquoi tremblait-elle ? N’avait-elle pas souvent, depuis le début de sa captivité, entendu les rauquements des fauves répercutés par les échos du palais. Ils lui demeuraient désagréables, certes, mais sans lui apporter une inquiétude réelle.

Quelle raison à cette heure leur donnait un caractère plus menaçant ?

Et elle constatait que sa raison ne lui présentait