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CHAPITRE VII

Le Palais de la rue des Médressés


Au milieu de la troisième nuit, on atteignit l’Euphrate, en face de Bassorah. La lune se reflétait dans l’eau du fleuve, où se miraient les bois de palmiers bordant le cours paresseux de ses eaux. Coupoles, minarets, terrasses, jardins, se succédaient, tels les tableaux d’un film cinématographique. Puis le véhicule, ayant traversé la nappe liquide sur un large radeau fonctionnant en qualité de bac, s’enfonça dans le dédale compliqué des rues, ruelles, places et placettes de la métropole de la région méridionale persique, pour s’arrêter enfin devant le portail géant, entrée des bâtiments et parcs composant le palais du prince Ahmed. Ce que l’on dénomme « palais », en Perse, est un fouillis de constructions de pierre et de bois, agrémentées de céramiques, polychromes selon le goût de l’Iran, de Jardins intermédiaires où toutes les fleurs sont mêlées, à l’abri de grands arbres chargés de tamiser, pour les odorantes corolles, les ardeurs du soleil. Tout cela fut pour Sika une distraction. Cette conception de palais lui apparaissait si inédite, si différente de ce qu’elle avait vu jusqu’alors !

Elle se laissa conduire par le prince dans la médressé proprement dite, c’est-à-dire dans la partie du palais réservée aux femmes.