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CHAPITRE VI

En attendant l’auto


L’attaque des Druses avait été si rapide, si inattendue au milieu de la foule qui emplissait le Cirque des Enfants ailés, que, durant un instant, Sika ne démêla pas le sens exact de ce qui lui arrivait.

Ce fut seulement en se sentant paralysée par les plis d’un voile épais, aveuglée et mise dans l’incapacité absolue d’appeler au secours, que l’horreur de la vérité lui apparut.

Trop tard, hélas ! Déjà ses ravisseurs l’avaient emportée au dehors. Et la jeune fille, privée du secours de ses yeux, s’efforça de s’expliquer la marche de ses ravisseurs, à l’aide des sens dont le voile permettait l’usage. Ainsi, d’une fraîcheur relative, elle déduisit qu’elle était entraînée hors de l’enceinte du cirque ; puis elle constata qu’on la hissait sur une banquette capitonnée, appartenant à un véhicule quelconque. Puis la nature du dit véhicule lui fut révélée par le ronflement caractéristique d’un moteur à essence.

On l’enlevait en automobile ! Ses geôliers devaient être des personnages d’importance, car les voitures de ce genre sont plutôt rares dans ce pays étrange dénommée géographiquement : Asie Mineure, où se heurtent les peuples les plus disparates : Bédouins, Grecs, Turcs, Arméniens, Coptes, Druses, Maronites, etc.