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Ils rencontrèrent à la gare une surprise qui les y attendait. Quelques minutes avant le départ, un drogman du consulat de France se présenta à la portière de leur compartiment, à claire-voie, comme tout le matériel employé dans cette chaude région. Il leur adressa deux ou trois questions d’identité, s’épanouit à l’addition de leurs réponses, et finalement s’écria :

— Seigneurs, vous êtes bien ceux dont je guettais le passage.

Et tendant une lettre à Tibérade interloqué d’être attendu là où il ignorait devoir se rendre.

— Ceci vous expliquera cela.

La missive, de la main d’Emmie, Marcel le reconnut au premier coup d’œil, disait en substance :

« Obligée de continuer sur Bassorah sans m’arrêter. Expliquerai plus tard, vous donnerai des nouvelles en cours de route. Midoulet et Pierre, en femme de chambre, probablement un acolyte de l’agent, sont restés au campement de l’Arabe Ramsès avec un retard suffisant pour ne pas me rattraper. Gagnez Alep, puis l’Euphrate. Ne vous attardez pas en route, de peur que le malheureux espion ne vous atteigne et ne recule l’instant où notre chère Sika se trouvera sous votre protection.
xxx « En ce moment, unissons nos efforts pour sauver celle qui est en péril. Ensuite, tu seras, s’il te plaît, l’allié du sieur Midoulet, puisque l’intérêt de la France et de l’Europe veut qu’il en soit ainsi. »

Suivait la signature ponctuant la missive grave d’un éclair de gaieté : « Emmie Petite Souris. »

En ayant l’air de penser à tout, la gamine demeurait mystérieuse.

Pourquoi n’attendait-elle pas son cousin ? Elle se bornait à indiquer : « Je vous expliquerai cela plus tard, ».

Oh ! évidemment, elle avait une bonne raison : seulement pourquoi ne pas la faire connaître de suite ? Bah ! Marcel avait vu à présent sa petite cousine a l’œuvre. Il se sentait plein de confiance en son ingéniosité. Elle affirmait s’être débarrassée de l’obsé-