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— Soit donc ; si les explications de ces guerriers sont telles que je puisse croire à l’existence de Mlle Sika, je partirai seul à sa recherche… puisque, pour la défendre, elle peut seulement compter sur, moi… un inconnu !

Uko pâlit sous le reproche immérité ; mais toute réplique lui fut interdite. Emmie bondit au milieu des causeurs.

Emmie, dont l’apparition fit constater à tous qu’elle avait disparu depuis un long moment, Emmie donc se précipita entre son cousin et son interlocuteur, leur prit les mains, et d’un ton grave :

— J’ai des nouvelles qui vont vous causer une joie… relative. Tenez-vous bien, je commence.

— Que veux-tu dire ?

À la question de Marcel, la fillette répondit, toujours joyeuse :

— Ne vous évanouissez pas. Voici ce que j’ai appris de ces sauvages, grâce à trois moyens de persuasion : un peu de ruse, pas, mal de sabir, et beaucoup de piécettes de monnaie. Par exemple, je me suis tenue pour ne pas rire, ce qui aurait très mal disposé mes interlocuteurs, lesquels m’ont régalé très sérieusement d’un conte à dormir debout.

— Mais enfin, rire de quoi ? s’exclama Marcel, agacé par les lenteurs de la gamine.

— Là, là, cousin, du calme. Je t’accorde le récit de Théramène.

La taquine enfant eût peut-être prolongé encore ce jeu… de patience, comme elle l’appelait, quand Uko murmura d’une voix brisée :

— Un seul mot, je vous en prie. Ces gens ont-ils vu Sika ?

Aussitôt Emmie redevint grave :

— Oui… Ou du moins une jeune fille blonde, dont le signalement ressemble étonnamment à celle que nous cherchons.

D’un geste instinctif, Marcel et le Japonais s’étreignirent les mains, incapables de prononcer une parole.

Et Emmie reprit, heureuse du bonheur qu’elle rapportait de sa courte enquête :

— Le chef du détachement qui campera ici cette nuit, est un Arabe du pays situé entre Anti-Liban et