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CHAPITRE III

Emmie s’élève à la hauteur du prophète


Lorsque son cousin était parti avec le général à la recherche de chevaux, Emmie s’était déclarée fatiguée et avait ainsi obtenu de demeurer à l’hôtel.

Mais sans doute sa fatigue n’était pas accablante, car elle se posta derrière les rideaux de sa fenêtre, s’assura que Marcel et son compagnon s’éloignaient de l’Ismaïl, et quand ils eurent disparu, elle esquissa un pas de danse.

Non, vraiment, la lassitude ne lui ôtait rien de ses moyens chorégraphiques.

Du reste, elle ne sacrifia pas longtemps à Terpsichore.

Elle s’arrêta subitement, appuya l’index sur son menton et monologua :

— Mistress Robinson et Véronique vont louer des montures de leur côté. Leurs chambres seront donc vides et je pourrai y faire un tour.

Pensive, elle ajouta :

— Oh ! Véronique, c’est Véronique ; mais la mère Robinson me tracasse. Elle vous a une voix de Polichinelle. Jamais une dame, même anglaise, n’a sorti un organe pareil.

La petite souris, une fois de plus, méritait son nom.