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Uko, Sika et aussi Midoulet et Pierre, qui escortaient les Japonais, sans défiance à l’égard des fausses mistress Robinson et Véronique, se pressèrent autour de Marcel d’un mouvement identique, encore que les sentiments qui le déterminaient fussent totalement différents.

Mais le moyen de reconnaître les mobiles des paroles prononcées par des voix également anxieuses ?

— Lisez ! Que dit-elle ? Lisez donc.

Et lui, obéissant à l’impulsion générale, lut la suscription ainsi libellée :

« Monsieur Tibérade,
à bord du premier navire arrivant d’Égypte. »

Uko, Sika, Midoulet se montrèrent énervés par ce retard. L’adresse ne les intéressait pas. Ils étaient bien sûrs que la missive n’était pas destinée à l’empereur de Chine. Et avec un touchant ensemble, ils clamèrent :

— C’est à l’intérieur que vous trouverez les renseignements désirés par nous tous !

La pseudo-mistress Robinson profita même de la curiosité générale pour risquer une plaisanterie à froid avec un accent anglo-saxon suffisant pour tromper des Japonais et des Français :

— Bien sûr ! Ce n’est pas sur l’enveloppe que l’on porte de telles choses.

Personne ne la releva.

Tremblant, Tibérade faisait sauter la bande gommée. Il déplia le papier et poussa un cri dont tous sursautèrent :

— Quoi ? Qu’est-ce ? Qu’y a-t-il ? questionnèrent ses compagnons, affolés véritablement par le désir de savoir.

Le jeune homme prononça lentement, comme si le sens des paroles lui échappait :

« Le soir de ton arrivée, rends-toi à la représentation du Cirque des Enfants ailés. Là, tu sauras comment me tirer de captivité.

« Emmie. »

— Un cirque, maintenant ! s’exclama-t-il en termi-