Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tandis qu’auprès des Japonais, n’ayant à se surveiller qu’en leur présence, il y avait gros à parier que son travestissement demeurerait un secret, jusqu’au moment où il jugerait bon de le dépouiller.

La solution qu’il ne discernait pas, le hasard providentiel la lui apportait.

Et incapable dans son émoi de prononcer une parole, il joignit les mains dans un geste éloquent.

Le geste amena un sourire heureux sur les lèvres de Sika.

La charmante jeune fille était ravie du plaisir évident manifesté par la pseudo-camériste.

Aussi fut-ce d’un ton particulièrement bienveillant qu’elle conclut :

— Alors, vous n’avez aucune objection ?…

— Aucune, parvint à prononcer Pierre au prix d’un héroïque effort…

— En ce cas, descendez à la caisse. Faites-vous régler. Ceci ne souffrira aucune difficulté, puisque la chose est convenue… Vous remonterez ensuite, que je vous installe. À dater de ce moment, vous êtes à mon service.

Pierre ne se le fit pas répéter.

Il se précipita dans le couloir, descendit en avalanche. Positivement, il avait des ailes.

À la caisse, lorsqu’il exposa sa requête, on ne lui adressa aucune observation. Évidemment Mlle Sika avait pris ses précautions, ainsi qu’elle l’avait déclaré.

Seulement, tandis que la fausse Véronique exposait son désir et préparait le reçu de ses gages, le locataire du second étage, rentré le matin même, peu après les Japonais, pénétra dans la salle, et parut s’intéresser aux faits et gestes de la fille de chambre.

Pierre s’en aperçut, une inquiétude l’étreignit aussitôt.

Ce client, inscrit sur le registre au nom de Midoulet, serait-il un policier en quête des prévenus de fabrication de fausse monnaie ?

Vite, il chassa cette idée inacceptable. Ces messieurs de la Sûreté n’ont pas à leur disposition des