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— Oui.

— Au diable !

Sika mêlait sa voix à celle de ses compagnons, encore qu’elle portât sur elle l’objet soi-disant volé par le faux mousse.

Elle voulut démontrer son intérêt de façon plus directe. Aussi, se rapprochant de M. Dolgran, tremblant de tous ses membres, au milieu des voyageurs qu’il qualifiait in petto d’énergumènes :

— vous avez certainement repris l’objet au cambrioleur ? fit la blonde et gracieuse Japonaise.

— Repris ?

— Le vêtement dérobé…

— Oh ! il est parti en automobile, à toute vitesse, sous la garde du complice dont je vous parlais à l’instant.

Le cœur de Sika battait violemment tandis qu’elle ajoutait :

— Nous ferons parler le voleur, vous l’avez arrêté sûrement, puisqu’il était dans votre bureau…

C’était la question que, depuis le début de l’entrevue, elle brûlait de poser ; la question qui lui apprendrait le sort de sa vaillante petite amie.

Elle fut pénétrée de joie en voyant le chef de bureau secouer désespérément la tête.

— Le voleur, le mousse, balbutia le pauvre fonctionnaire. Ah bien !… celui-là, c’est une fumée, un diable !

— Voulez-vous dire qu’il s’est échappé également ?

Aucune des personnes présentes ne pouvait soupçonner ce qu’il y avait de plaisir dans l’interrogation de la jeune fille.

Et M. Dolgran répondit d’un ton navré :

— Échappé, oui, mademoiselle. C’est bien ce que je prétends exprimer.

— Échappé ! C’est trop fort ! Comment ? Par où ?

— Je n’en sais rien. Le hall était cerné, complètement cerné, et cependant, le gaillard a disparu, pfuit ! La muscade de l’escamoteur. Enfin, par bonheur, le mal n’est pas grand ; un pantalon de plus ou de moins…

— De plus ou de moins, clamèrent Uko et Midoulet,