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lages, sur lesquels se détache en noir l’inscription bizarre :

Cirque des Enfants ailés.

Elle va toujours.

À présent, ce sont des emballages plus petits, portant les mentions : Fragile. Instruments de musique. Dans son cerveau bourdonnant passe l’explication.

— C’est la fanfare du cirque.

Et, suprême ironie, une grande boite, non encore fermée, se dresse ainsi qu’une guérite, avec, à l’intérieur, reposant sur son support en X, une grosse caisse, ornée des disques de cuivre des cymbales.

Que se passe-t-il dans la pensée fantasque de la petite cousine de Tibérade ? Personne ne saurait le dire ; elle, moins que personne.

Une inspiration baroque l’a traversée. Le temps d’hésiter, de raisonner, est refusé à la fillette. Aussi, elle n’a pas d’hésitation.

Elle tire un canif de sa poche. Elle ouvre la lame affilée et se glisse auprès de la grosse caisse, derrière laquelle elle disparaît

Que va-t-elle faire ? Se cacher là. Impossible. Sous le cercle de l’instrument bruyant, on aperçoit les jambes du pseudo-mousse.

Mais l’on discerne comme un grincement léger ; on dirait le passage d’un instrument d’acier dans une peau d’âne. Emmie vient tout tranquillement de découper la peau tendue face au fond de l’emballage.

Le côté intact est tourné vers les poursuivants qui vont arriver. Pourront-ils soupçonner que celle qu’ils pourchassent est blottie, recroquevillée sur elle-même, dans la grosse caisse juchée sur son support ?

Cependant, Sika, le pantalon dûment empaqueté dans un journal, avait ramené l’automobile de louage à son garage, puis s’était dirigée vers le canot, où son père, Tibérade, Midoulet et l’équipage, lui étaient apparus, toujours plongés dans le sommeil ; pas plus que son départ, son retour ne leur fut perceptible. Ceci la satisfit apparemment, car elle se retira au fond de la cabine, enroula le pantalon gris-