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Sauvée ! Surprise terrible, elle n’était pas à moitié de la descente que des cris furieux retentirent partant du bureau qu’elle venait de quitter.

Dans un éclair, la fugitive comprit que M. Dolgran avait simulé l’évanouissement. C’était une ruse de guerre à laquelle elle avait été prise. Mais elle n’avait pas le loisir d’épiloguer sur la duplicité du fonctionnaire… Aux clameurs de celui-ci, des employés accouraient, faisant retentir le pavage des quais sous leurs chaussures ferrées, lançant des appels qui attiraient de toutes parts leurs camarades.

Que faire ?

Emmie avait bien atteint le sol du hangar ; mais toute retraite lui était coupée. Impossible de paraître sur le quai sans être aussitôt désignée par M. Dolgran qui accentuait ses clameurs.

Maintenant, à toutes les portes se montraient des employés : c’était autant d’ennemis. D’instinct, la fillette se glissa parmi les caisses, les ballots amoncelés, obéissant au désir instinctif de se dissimuler aux regards des poursuivants.

Manœuvre vaine qui retardera sa capture de bien peu.

Déjà des équipes de facteurs ont envahi le hall encombré, et méthodiquement se livrent à une perquisition en règle.

Dans quelques minutes au plus, la mignonne Parisienne sera acculée contre la paroi opposée. Elle est engagée dans une impasse dont l’unique issue est gardée par ses adversaires. Il semble certain qu’elle sera prise et pourtant, elle ne s’abandonne pas, elle lutte. Elle rampe, se faufile péniblement au milieu des colis, se heurte aux angles des caisses. Qu’espère-t-elle ? Rien… Elle agit comme la biche poursuivie par la meute ; elle cherche à reculer l’instant de l’hallali.

Mais hélas ! elle se rapproche peu à peu de la paroi fatale qui arrêtera sa fuite. Elle l’atteint, elle a traversé tout le hall, fouettée par les appels de ses ennemis acharnés à la recherche d’un malfaiteur inconnu.

Elle évolue à cette minute entre d’énormes embal-