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— Rien ne s’égare ici, mon garçon, sachez-le…, gronda sévèrement le chef de service.

— Ils en sont sûrs, monsieur, s’empressa d’affirmer le mousse. Mais durant la traversée de Brindisi à Port-Saïd… C’est différent vous comprenez ! Les valises ont voyagé toutes seules… Aussi, j’ai une liste détaillée de tout ce qu’elles doivent contenir. Si vous vouliez m’y autoriser, je vérifierais simplement devant vous.

M. Dolgran se gratta le nez, le menton, appliqua la main sur son front, comme pour en faire jaillir l’idée.

Il grommela :

— Pas de précédents analogues… Cette requête constitue une espèce entièrement nouvelle.

Mais progressivement son visage s’éclaira.

Il reprit avec une satisfaction évidente :

— Visite de colis dans l’enceinte de la tente, cela constitue une manutention supplémentaire, voilà tout. Donc rien ne s’oppose…

Et avec une bienveillance soudaine :

— Vous vérifierez ici, en ma présence.

— Oui, monsieur.

— Eh bien ! si ce n’est que cela ! Je ne prétends pas vous empêcher d’obéir à vos maîtres.

— Je vous remercie… Ils sont inquiets, et, dame, j’aurais été mal reçu si je n’avais pas accompli ma mission.

— Je le déplorerais, persifla le fonctionnaire. Donc, combien y a-t-il de colis ?

— Trois valises.

M. Dolgran actionna un timbre. Un facteur se présenta aussitôt.

— Jules ! Apportez les trois valises déposées par le Shanghaï à la consigne.

L’employé s’élança au dehors, et le chef de service se remît à écrire, sans plus s’occuper du jeune visiteur.

Celui-ci s’approcha de la baie largement ouverte sur le quai. Il se pencha comme pour examiner le mouvement de l’extérieur. Or, une automobile sta-