Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE IX

Un match involontaire maritime et terrestre


Trois jours ont passé. Sur le quai del Commercio, à Brindisi, le général et ses amis vont embarquer. Ils se sont arrêtés près d’un escalier taillé dans le « molo » (le môle), au bas duquel se balance un long canot automobile.

À l’avant, le mousse, à la physionomie malicieuse, est debout, pour aider les passagers à prendre pied dans l’embarcation.

Auprès des voyageurs, un gaillard très brun, râblé, exubérant, parle sans cesse.

C’est le constructeur, auquel Uko a loué le bateau, et qui a tenu à venir en personne assister au départ.

Il parle sans arrêt faisant demandes et réponses.

— Vous vous rendez compte, Excellence général, que tout est paré… Le mécanicien Tomaso, un praticien réputé, je l’affirme par tous les saints del Paradiso, est à la machine ; le mousse Picciolo, vous le voyez là sous vos yeux. Quant aux vivres et essence… huit jours assurés. J’ai tenu à surveiller moi-même l’arrimage.