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Jamais culotte ne contint une aussi grosse question.

Midoulet ne parut pas remarquée l’ironie. Il continua, les sourcils froncés :

— Qui est plus particulièrement menacé ? La France, l’Angleterre, une autre nation ? Je n’en sais rien ; mais je suis certain que toutes celles dont les intérêts rayonnent sur ces mers doivent trembler devant ce signal de drap gris fer.

— Ah çà ! vous parlez de ce couvre-tibias comme s’il devait déchaîner un Homère nouveau, une Iliade, une Odyssée modernes.

— Vous croyez plaisanter. C’est cela même cependant.

— De quelle façon ? En quoi ? Pourquoi ?

— J’ignore le détail. Ce que je puis vous apprendre, le voici.

Et se penchant vers son auditeur médusé, l’agent poursuivit en faisant sonner les syllabes :

— Le général Uko est un ambassadeur extraordinaire du Japon.

— Lui ?

— En personne.

— Et sa fille ?…

— Est au courant.

— Mais j’y songe, le pantalon d’un ambassadeur n’est pas forcément chargé de secrets d’État.

— Celui-ci l’est.

— Vous en avez la preuve.

— Il a été adressé à l’ambassade par le mikado lui-même.

— Singulier moyen de correspondance ?

— Le général doit le remettre à une personne qui lui sera désignée ultérieurement. Il ignore le sens de ce geste ; hein ! la ruse japonaise ! Le moyen d’assurer le secret en ne le confiant pas même à celui qui en est porteur ; mais je sais, moi, qui l’ai entendu, ce qui s’appelle entendu, que le résultat cherché est d’évincer l’Europe des océans extrême-orientaux.

Le ton de Midoulet était trop net pour laisser sub-