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mais j’ignorais jusqu’à ce jour l’alliance de la Providence et de la Camorra…

— Il n’y a pas de Camorra, cher monsieur ; c’est un, mythe, au moins, dans l’espèce.

— Comment, pas de Camorra. Ah ça ! monsieur Ambrosini ?…

— Pas d’Ambrosini non plus. Je me présente sous mon véritable nom : Célestin Midoulet, agent du service des Renseignements de la République française, qui vous sait engagé dans une affaire épineuse, et souhaite vous éviter un impair… dont vous seriez inconsolable.

Du coup, la surprise de Marcel tourna à l’ahurissement.

— Une affaire épineuse ? Un impair ? se redit-il d’une voix hésitante.

L’agent inclina, affirmativement la tête :

— Vous allez en juger, si vous consentez à m’accorder l’entretien que je sollicite de votre courtoisie.

— Vous n’en doutez pas, monsieur… ?

— Midoulet, pour vous servir…

— Parfaitement. En ce cas obtempérez à mon invitation très sincère : Monsieur Midoulet, prenez donc la peine de vous asseoir. Peut-être votre conversation me fera-t-elle comprendre le but de mes actions.

— Vous ne comprenez pas ? Je note l’aveu et je me félicite de ma démarche.

L’agent s’installa sur une chaise, et gravement semblant s’appliquer à scander ses paroles, comme pour leur donner plus de poids :

— Si je ne m’abuse, vous ignorez la valeur réelle du vêtement dont vous avez bénévolement consenti à être le tiers porteur.

— Il a une valeur ?…

— Tragique monsieur.

— Tragique ? Vous plaisantez ?

— Hélas ! non. Ce haut-de-chausses moderne et ridicule contient peut-être, en germe, une guerre d’extermination.

— Que me dites-vous là ?