Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

salon de lecture, le restaurant, que sais-je… Asseyez-vous ! Elle n’ignore pas où nous sommes ! Nous la verrons arriver bientôt.

Cela semblait évident. Toutefois, cinq minutes, puis dix, se passèrent… Sika ne se montra pas. Une vague inquiétude commença de peser sur ses trois compagnons.

— Bizarre ! grommela enfin le général. Que peut-elle faire ?

— Si nous nous renseignions, proposa Marcel avec empressement

— Ma foi, j’accepte. Excusez un père…

— Dont je partage le désir… Du reste, nous éviterons ainsi l’ennui de l’attente. Il n’y a pas lieu de s’émouvoir, certainement ; cependant…

— Il sera bon de se mouvoir, cousin ; mettons-nous donc en mouvement sans discourir davantage.

La proposition d’Emmie ne pouvait soulever d’objection.

Tous se rendirent au lavabo, afin de prendre la piste de la jeune Japonaise à l’origine.

La femme de garde, Italienne épaisse aux yeux noirs, au teint basané, sursauta en les voyant.

Elle fut affolée quand tous trois lui demandèrent à la fois :

— Mon amie ?

— Ma fille ?

— La gracieuse demoiselle blonde ?

— Par la Madone, la signorina s’est éloignée depuis un bon moment.

— Sans me chercher ? insista Emmie avec une nuance de dépit.

— La povera n’a pu songer à cela. Une fille de chambre de l’hôtel est venue la prendre.

— Une fille de chambre !… s’exclamèrent les compagnons de Sika.

Ils se regardèrent avec une surprise anxieuse.

— Mais, s’écria enfin Marcel, vous connaissez cette servante ?

— Non, signor, non.

— Non ?

— Dame, le personnel se renouvelle souvent, dans