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niosité des procédés grâce auxquels, selon son expression, le monsieur trop curieux s’était trouvé semé à Marseille.

Sika, rejetant le voile d’ennui qui assombrissait son joli visage, se montrait presque aussi enjouée que la fillette, vers qui la sympathie la portait irrésistiblement.

Or, le Shanghaï faisant une escale de six heures à Brindisi, tous laissèrent les bagages dans leurs cabines et descendirent à terre, avec la joie de pensionnaires délivrés de la surveillance des maîtres scolaires.

Dans l’espèce, celui qu’ils assimilaient à ces maîtres, n’était autre que Midoulet, dont l’heureuse initiative d’Emmie les avait débarrassés au départ du chef-lieu des Bouches-du-Rhône.

Véronique, éprouvée par le mal de mer, avait été laissée à la garde des cabines. Aucune individualité étrangère ne se trouverait donc entre les Japonais et leurs amis.

Et enchantés de cette solitude à quatre, incapables de deviner qu’à bord restaient deux adversaires qui allaient comploter contre leur tranquillité, les passagers avaient joyeusement débarqué sur la terre italienne.

Le général proposa de fêter la liberté conquise, par un bon dîner. La motion adoptée d’enthousiasme, tous se rendirent à l’hôtel Cavour, l’un des meilleurs de Brindisi.

Et tandis qu’il s’absorbait dans la confection d’un menu digne de la circonstance, Sika jugea opportun d’entraîner Emmie au lavabo.

La coquetterie des jeunes personnes trouvait là l’occasion de bavarder un peu en tête à tête.

Le maître d’hôtel avait reçu le menu du général avec un respect qui promettait une addition de premier ordre.

Marcel pensa pouvoir risquer une question. Au demeurant, toute l’aventure qui l’emportait, ne lui apparaissait point très claire.

— Voyons, général, maintenant nous pouvons causer franchement, n’étant plus obsédés par un ennemi