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LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

sur un plancher mobile, au-dessous duquel couraient les canalisations électriques.

Plus de poulies, plus de courroies de transmission, plus aucun de ces organes démodés qui obscurcissaient et peuplaient de dangers les ateliers d’autrefois.

C’était l’installation électrique ultra-moderne.

Quelques personnages demeuraient seuls sous la toiture vitrée, formant deux groupes, dont chacun occupait l’une des extrémités du hall.

Le premier était formé par les hauts dignitaires que l’on a vus déjà au Congrès de La Haye :

Le général russe Stanislas Labianov.

Le vice-amiral comte Ashaki.

— Alors, fit le second d’un ton interrogatif ?

— Je propose, répondit le Russe, de nous conformer aux instructions que le Maître du Drapeau Bleu nous a fait tenir hier.

— Vous avez raison, d’autant plus qu’ayant commencé, car nous avons commencé…

— Parfaitement. Nous sommes venus à cette assemblée d’actionnaires…

— Continuons, n’est-ce pas votre avis ?

— Le Wilhem-Gasthaus (Hôtel Guillaume) n’est pas loin.

— Allons-y.

— Ma foi, nous y passerons la nuit aussi bien qu’autre part.

— Mieux, car il est en dehors de la ville… Nous y trouverons plus de calme.

Labianov hocha mélancoliquement la tête :

— Puisse ce Maître du Drapeau Bleu…

— Vénéré… interrompit le comte Ashaki… Vénéré ; nos gouvernements nous ont enjoint le respect…

— Puisse-t-il, pour prix de mon obéissance, me permettre de revoir ma fille, ma chère petite Mona.

— Et ma non moins chère Lotus-Nacré.

Sur ce, le mince diplomate nippon, s’appuyant au bras de son vigoureux interlocuteur, se dirigea vers la porte la plus proche.

À l’autre extrémité du hall, les mortels formant le second groupe avaient suivi avec une attention évidente les mouvements des plénipotentiaires.

— Ils vont à l’hôtel, fit l’un en français, mais avec une accentuation qui trahissait l’étranger.